TY - JOUR AU - Dumora, Florence PY - 2012/09/01 Y2 - 2024/03/28 TI - L' île de la Première Solitude de Góngora : une poétique du renouveau JF - Savoirs en prisme JA - SEP VL - IS - 01 SE - Articles DO - 10.34929/sep.vi01.35 UR - https://savoirsenprisme.univ-reims.fr/index.php/sep/article/view/35 SP - 219-242 AB - Ce poème narratif de 1091 vers, qui engage le poète en tant que simple narrateur d'un récit presque autonome, adopte dans sa majeure partie le point de vue d'un personnage, dénommé « pèlerin », qui est pour ainsi dire réduit au rôle de regard. Sa situation dramatique combine les éléments suivants : un échec sentimental qui l'a poussé à entreprendre un voyage maritime (fuite) interrompu violemment par un naufrage lors d'une tempête ; cet accident le fait échouer sur une île, terre inconnue, qui associe salut, découverte et rencontre mais aussi souvenir (avec une double dimension spatio-temporelle : temps passé et espace ancien, abandonné). L'esprit du lecteur sera occupé par une question, entre autres : quel lien unit « solitude », titre et porte d'entrée du texte (pour reprendre l'idée de seuil chez Genette), et « île », le lieu de la fiction où nous fait arriver et entrer, conjointement avec le personnage, ce titre ? Nous verrons que l’histoire de la rencontre entre cet être pèlerin et autrui se comprend comme désir d’un certain type de relation à l’autre ; de cette manière l’île, en tant que configuration géographique spécifique, exprime une aspiration, un rêve de l’autre. Par ailleurs l’écriture n’exploite pas l’île seulement comme thème topographique (lieu de l’action), mais elle en prend la marque, avec une conception du traitement des mots qui tend à les isoler, dans la syntaxe, dans la lecture. La langue poétique, au-delà de l’esthétique, propose un autre système de communication, incite à envisager autrement les mots, leur rapport aux choses, et le monde. Le lecteur fournit un travail de réception complexe où le visuel et l’intellectuel concourent à l’établissement du sens, et plus justement, où l’effort intellectuel concourt à une vision graduelle, autant optique qu’intellective abstraite, qui lui fait suivre un authentique processus de découverte. ER -