The City and the City… and the city: space and the politics of seeing in China Miéville’s novel

  • Isabelle Boof-Vermesse Université de Lille
Mots-clés: Miéville, Lefèbvre, Espace, Fiction spéculative, Détective

Résumé

Cet article propose une lecture de The City and the City, roman policier procédural de China Miéville, fondée sur le système de l’espace selon Henri Lefèbvre. Il avance que le roman mène une expérience littéraire qui permet aux catégories abstraites de La Production de l’espace d’être incarnées et actualisées. Le « dévoir[1] » qui rend possible la coexistence des deux cités fictionnelles et de leurs habitants dans le même espace parce qu’ils refusent de reconnaitre la présence les uns des autres attire l’attention sur le caractère construit et arbitraire de la perception et démasque l’idéologie qui travaille à sa naturalisation. Grâce à la mise à nu de la « triplicité » de l’espace que seule la fiction spéculative peut accomplir, le lecteur, à la suite du détective, peut explorer l’espace conçu, l’espace perçu et l’espace vécu et faire l’expérience de leur entrelacs en tant qu’« abstractions concrètes » qui contrecarrent le réductionnisme de modélisations purement formelles.

 

[1] La traduction est la mienne, le mot « dé-voir » permettant de jouer sur la notion d’obligation contenue dans « devoir ». La traductrice de la version française utilise le néologisme « éviser ».

Publiée
2018-12-01
Comment citer
Boof-VermesseI. « The City and the City… and the City: Space and the Politics of Seeing in China Miéville’s Novel ». Savoirs En Prisme, nᵒ 08, décembre 2018, p. 165-80, doi:10.34929/sep.vi08.187.