Kentukis de Samanta Schweblin. Connexions intimes

Mots-clés: intime surexposé, société de la transparence, récit fragmentaire, théorie de la fiction, lecture

Résumé

Cet article se propose d’analyser la question de l’intime dans le roman de science-fiction Kentukis de Samanta Schweblin (2018) depuis les études textuelles et la théorie de la fiction, en s’appuyant sur la philosophie et la psychanalyse. Il s’agira de comprendre le phénomène de la surexposition de l’intime dans des sociétés de la transparence, à travers le dispositif du « kentuki ». Le propriétaire de cet objet connecté consent à être épié par un voyeur sur son interface numérique, ce qui tend à faire du kentuki un symptôme et un accélérateur de la société de la transparence, dans laquelle l’expérience de l’intime s’appauvrit et se raréfie du fait d’un cadre pragmatique mal établi. La fiction, et l’expérience de la lecture de ce roman particulièrement fragmentaire, sont envisagées comme la possibilité d’une interaction intime, dans l’espace potentiel théorisé par D.W. Winnicott, entre les deux pôles de la cocréation des sens du texte (production et réception).

Publiée
2021-12-20
Comment citer
LaurentP. « Kentukis De Samanta Schweblin. Connexions Intimes ». Savoirs En Prisme, nᵒ 14, décembre 2021, p. 93-114, doi:10.34929/sep.vi14.233.