La chute du Premier ministre belge Louis De Potter
Comment les mots effacent de l’Histoire un Premier ministre
Résumé
La chute politique du premier Premier ministre de la Belgique, Louis De Potter, demeure mystérieuse. Pourquoi un héros révolutionnaire porté au pouvoir par acclamations populaires « glisse »-t-il du sommet de la politique belge à l’exil, jusqu’à subir la pire des sanctions pour un homme politique, l’oubli ? À peine un mois s’écoule entre son entrée triomphante à Bruxelles et sa démission du Gouvernement provisoire (octobre 1831). Le présent article se veut à l’affût de cette chute mystérieuse. À partir d’une analyse rhétorico-pragmatique de sa Lettre à mes concitoyens et de la mise en rapport entre le niveau explicite et le niveau implicite du discours, on s’interrogera sur la perte du pouvoir. Notre analyse essaie de démontrer que la lettre de démission, en apparence un simple adieu, est en réalité un appel masqué pour la mise en place d’une dictature s’inspirant du modèle français jacobin de 1793. Par ce choix, masqué dans le texte, et pourtant ancré dans les mots, Louis De Potter se heurte aux présupposés et aux valeurs politico-culturelles du peuple belge.
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