« Si de mi baja lira tanto pudiese el son… » Le chant d’Orphée et les poètes de la Renaissance

  • Séverine Delahaye-Grelois Université Paris-Est Créteil, IMAGER CRÉER
Mots-clés: Poésie, Lyrique, Renaissance, Métrique, Musique

Résumé

La poésie et la musique de la Renaissance étaient pensées et pratiquées ensemble, comme les deux volets d’un même art dont l’unité est représentée par la figure d’Orphée, employée par le poète castillan Garcilaso de la Vega, entre autres pour énoncer son programme poétique. La métrique latine est la base du traitement du rythme musical dans le De musica libri septem (1577) de Francisco de Salinas. Une lecture attentive du livre V montre comment un assemblage incorrect de pieds était considéré comme une dissonance, analogue en tous points avec la dissonance harmonique. Une comparaison avec des vers contemporains montre que ces dissonances étaient employées par les poètes exactement de la même façon que les dissonances harmoniques par les madrigalistes, pour expliquer des idées précises. On peut donc véritablement dire qu’il y avait de la musique dans la poésie de la Renaissance. De telles dissonances rythmiques préparaient la performance musicale, comme le confirment des exemples pris chez Monteverdi et Gesualdo.

Publiée
2015-09-01
Comment citer
Delahaye-GreloisS. « « Si De Mi Baja Lira Tanto Pudiese El son… » Le Chant d’Orphée Et Les poètes De La Renaissance ». Savoirs En Prisme, nᵒ 04, septembre 2015, p. 127-44, doi:10.34929/sep.vi04.72.
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