Le masculin et ses multiples sens

Un problème pour notre cerveau… et notre société

  • Pascal Gygax Université de Fribourg, Suisse
  • Ute Gabriel Norwegian University of Science and Technology, Trondheim, Norvège
  • Sandrine Zufferey Université de Berne, Suisse
Mots-clés: Androcentrisme, Langue, Langage inclusif, Epicène, Féminisation du langage

Résumé

L’utilisation dite générique de la forme grammaticale masculine en français et plus généralement dans les langues indo-européennes, comme par exemple le terme les étudiants pour désigner un groupe mixte, dénote une forme certaine d’androcentrisme. Tout d’abord, elle nous contraint à percevoir le monde au travers d’un prisme masculin. Ensuite, elle induit des représentations mentales biaisées, favorables aux hommes. Finalement, elle représente une asymétrie linguistique profonde, du fait que la forme masculine est associée à plusieurs sens possibles, alors que la forme féminine n’en a qu’un seul. Dans cet article, nous nous pencherons tout d’abord sur ces différents aspects, en étayant nos propos par des recherches récentes en psychologie du langage. Nous examinerons ensuite différentes formes d’écriture développées dans le but de pallier la domination du masculin, en questionnant leur potentiel inclusif, à la fois en termes de femmes et d’hommes mais également en termes de genre non-binaire.

Publiée
2019-10-01
Comment citer
GygaxP., GabrielU., et ZuffereyS. « Le Masculin Et Ses Multiples Sens : Un problème Pour Notre cerveau… Et Notre société ». Savoirs En Prisme, nᵒ 10, octobre 2019, p. 57-72, doi:10.34929/sep.vi10.59.