L’ audace dans l’anthropologie humaniste espagnole
Résumé
Dans la pensée anthropologique du XVIe siècle espagnol qui, dans son mouvement de construction de l’individualité cherche à lier les passions (ou la façon dont l’homme réagit au monde) avec le tempérament de chaque individu (ingenio), l’audace semble jouer un rôle particulièrement significatif. Vivès ne semble pourtant pas lui accorder une place particulièrement prépondérante dans son De anima et vita, où nul chapitre ne lui est spécifiquement consacré et où elle n’est abordée qu’en tant que synonyme du courage et traitée dans le cadre des chapitre consacrés à l’amour et à la crainte. Cependant, en veillant à asseoir cette passion comme une passion chaude et permettant à l’homme de s’élever contre un mal ou de parvenir à s’assurer un bien difficile Vivès annonce l’un des plus brillants acquis de l’Examen de ingenios para las ciencias de Huarte de San Juan. Car en effet, c’est bien l’audace qui caractérise les ingenios imaginatifs et caprins de Huarte, ceux-là même qui sont capables, par la fougue de la chaleur qui anime leur tempérament, de s’élever au-dessus de la nature commune des hommes, inventant de nouvelles sciences, de nouveaux savoirs et ouvrant ainsi de nouvelles voies et des horizons nouveaux à une humanité dont l’accomplissement collectif dépend désormais de ces individualités extraordinaires et par nature audacieuses.
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