Écho ou les dangers de la voix dans la littérature élisabéthaine
Résumé
S’il est un mythe fondé sur un malentendu, c’est bien celui d’Écho et de Narcisse. En effet, leur histoire commence par un quiproquo sonore et verbal qui entraîne la nymphe vers son destin tragique (cf. Ovide, Les Métamorphoses, III). Ce mythe est fondamental car, au-delà de la fable, il pose le rapport du même et de l’autre, du fonctionnement de la communication et de son dévoiement. Il montre comment de la répétition peut se créer la déformation et de cet écart naître un autre sens. Ce mythe pose également la question de ce que l’on croit entendre (illusion sonore) et de la véritable altération du son et des mots dans la Nature qui vient d’un jeu entre la proximité et la distance. Nous étudierons comment la littérature notamment au XVIe siècle a exploité ce phénomène sonore naturel pour en faire un procédé littéraire très apprécié dans la pastorale mais aussi dans la tragédie, comme nous le verrons dans Roméo et Juliette de Shakespeare, pièce de la répétition, du chuchotement et des méprises ainsi que dans d’autres de ses pièces ou poèmes qui explorent les méandres de la voix et le brouillage des signes (Titus Adronicus, Venus and Adonis…).
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