Andrés Caicedo, el anacrónico. O tres fragmentos amorosos en Angelitos empantanados
Résumé
L’œuvre de l’écrivain colombien Andrés Caicedo (1951-1977) a traversé la littérature de son pays natal d’une manière aussi éphémère qu’intense. Son suicide à l’âge de 25 ans a été, sans doute, l’une des raisons pour lesquelles son œuvre narrative s’est longtemps limitée à quelques lecteurs, mais ce n’était pas la seule. Car si la plupart des écrivains latino-américains des années 60 et 70 embrassaient des causes politiques, lui s’intéressait aux petits conflits des adolescents, toujours en quête d’amour. Cette différence, cependant, le mènerait à se sentir comme un « anachronisme », comme il le confesserait lui-même dans une lettre. Les trois récits qui composent son ouvrage Angelitos empantanados (o historias para jovencitos), paru en 1977, montrent, à travers une série de monologues, la prédilection de l’auteur pour ces histoires qui émanent de l’intimité des amants. Cet article entend analyser comment les narrateurs prétendent mettre de l’ordre dans leurs récits à ce qui n’est qu’une expérience isolée et des « fragments d’un discours amoureux ». Il commentera également quelques stéréotypes romantiques du cinéma et de la littérature que l’auteur emprunte non sans une certaine ironie. Enfin, il réfléchira à comment, à travers ce discours fragmenté, aussi bien les personnages que l’auteur tentaient de s’affirmer dans un contexte qui reléguait la voix des amants.
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